II/Les produits cosmétiques biologiques, un marché conventionné en pleine expansion...

Après sa fameuse apparition dans le domaine de l'alimentaire dans lequel elle a connu un essor très important, le bio fait maintenant une ascension fulgurante dans le cosmétique .
Si bien que l'on parle même d'un certain "boom" du bio dans le cosmétique ou encore de cosmétique "verte".
Seulement,qu'est-ce qu'il en est réellement de cette fameuse ascension et de la réglementation de ce marché en plein "boom" ?
Nous allons étudier cela ensemble, dès maintenant.

A/Le "boom" du bio dans le marché du cosmétique.

En premier lieu, l’histoire du « biologique » dans le marché a démarré avec l’agriculture, en France.
C’est-à-dire, que le premier regroupement d’agriculteurs biologiques s’est formé en France, en 1958. Ils ont ensuite élaboré le premier cahier des charges destiné aux produits biologiques en général, le Label AB (appliqué en France en 1980 et en Europe en 1992). En outre, les produits cosmétiques biologiques et naturels n’ont été mis sur le marché qu’une trentaine d’années plus tard. Ainsi, en 1996, l’Allemagne lance les premières directives strictes et complètes concernant la production des soins naturels et biologiques. Puis, les allemands ont mis en place le premier Label de cosmétiques biologiques, BDIH qui définit les produits naturels mais pas encore biologique*. Les britanniques vont suivre le mouvement très peu de temps après, avec le label Soil Association, ainsi que la France pour le label Nature et Progrès. De plus, un nouveau label français est sorti l’année suivante, le plus qualitatif et exigeant de tous les labels existants, COSMEBIO, qui regroupe aujourd’hui 80 laboratoires. C’est l’aboutissement d’une réelle réflexion de deux années consécutives, des fabricants de cosmétiques naturels. Ils ont également fondé le cahier des charges ECOCERT, toujours la même année et un troisième, QUALITE FRANCE, en 2004.
Par ailleurs, les soins naturels et biologiques ont été conçus à l’origine pour les personnes qui souffrent d’allergies ou d’irritations, puis depuis quelques années le marché connaît une véritable explosion aux Etats-Unis et surtout en Europe de l’Ouest. On parle alors du « boom » du marché des cosmétiques biologiques. En effet en 2007, le marché de soins naturels et biologiques européen enregistre un chiffre d’affaires de 770 millions € sur 200 milliards € celui des cosmétiques ordinaires. De plus, l’Europe connaît chaque année une hausse du marché de 20 à 30%, qui demeure cependant encore assez loin des Etats-Unis dont 65% des débouchés concernent les cosmétiques naturels et biologiques. Le marché européen de cosmétiques naturels ne cesse de croître pareil à celui des produits alimentaires biologiques à leur lancée. D’une part, le Salon Beyond Beauty de l’année 2007 a accueilli 70 marques de soins biologiques, soit 30% des exposants de produits biologiques. Alors qu’en 2006, elles représentaient 20% des exposants, soit une hausse de 10 points en une année.
D’autre part, le nombre de marques intégrant l’association COSMEBIO a augmenté depuis sa création. Il y en avait 10 seulement, en 2003 pour 150, en 2007. Néanmoins, la part des cosmétiques naturels sur le marché mondial demeure encore très modeste, selon une étude de marché de ORGANIC RESEARCH, soit 2% en Europe l’équivalent de 4 millions €. Ensuite, il est important de savoir que le marché de cosmétiques naturels et biologiques progresse en Europe grâce à deux principaux pays : - D’abord, l’Allemagne qui est le principal pionnier, était en 2005 le premier marché le plus important d’Europe en matière de cosmétiques naturels. Ainsi, elle est le pays qui fournit 1 cosmétique biologique sur 2, dans le continent et il représente 20% du chiffre d’affaires européen. C’est le berceau historique et le marché progresse depuis plus d’une dizaine d’années, là-bas.
Par ailleurs, quatre grandes marques se partagent 80% du marché des cosmétiques européen :
- le groupe suisse Weleda,
-l’entreprise Lavera,
-l’entreprise Logona,
- le groupe de laboratoires Wala.

- Puis, la France qui est le second marché le plus important. En 2006, elle enregistre un chiffre d’affaires de 148 millions € soit 210 millions $ sur le marché de cosmétiques naturels et elle représente 4 à 5% du marché mondial même s’il en ait que de 1% sur le marché français. C’est également le pays européen qui connaît la plus forte progression , d’après ORGANIC MONITOR (groupe anglais d’étude de marché ). En effet, le marché français augmente de 30 à 40% chaque année. En 2006, elle a lancé 260 nouveaux produits sur le marché du pays alors que le Royaume-Uni et l’Allemagne n’en n’ont lancé que 75. De plus, en 2007, elle introduit 350 nouvelles marques ce qui la situe tout juste après les Etats-Unis, qui en a lancé 380 la même année. Alors, la France réunit 1800 points de vente, en excluant Internet.
Ce « boom » des cosmétiques biologiques, dans la consommation a été principalement déclenché par le fameux livre de Rita Stiens Vérité sur les cosmétiques biologiques. Les entreprises liées à la santé notamment Yves Rocher, Nuxe, Avène sont alors beaucoup critiquées. Les consommateurs sont dès lors conscient de l’environnement qui les entoure et son respect ainsi que celui de leur ego et des autres passe par de petits gestes quotidiens. Ils sont en quête d’authenticité et de sens alors qu’ils ont quelques craintes quant à certains ingrédients chimiques. On observe alors une nette hausse de la consommation en France, notamment celui des soins de la peau représentant 80% des lancements. Les produits pour Homme et pour bébés sont très côtés. Toutefois, elle connaît un certain en ce qui concerne le maquillage biologique alors qu’il est très tendance au Royaume-Uni. Voici d'ailleurs la répartition des produits cosmétiques biologiques en France :



De plus, les femmes sont les plus fervents consommateurs. D’après une enquête de TNS Sofres, 54% des françaises utilisent les produits cosmétiques biologiques régulièrement. Elles sont beaucoup à se soucier de l’environnement sans avoir pour autant avoir envie de choisir entre le beau et le bio.
Grâce à cet engouement pour les soins naturels et biologiques, de la population de très grandes entreprises maintenant, on put s’enrichir et développer le marché, en voici les principales :
-Les laboratoires WALA, fondés en 1935 par le Dr Rudolf Hauschka, en Allemagne. Ils tiennent une grande place sur le marché grâce à leur deux marquesles plus importantes, notamment Wala Vita et Dr Hauschka. Cette dernière a enregistré un chiffre d’affaires de 75 millions € en 2006.
- Logona qui a été créé par Hans Hansel en 1977, est la marque pionnière allemande depuis maintenant 25 ans. Ainsi elle exporte dans 30 pays dont la Corée, le Japon pour le maquillage bio surtout, la France où elle emporte un franc succès, également en Italie, en Espagne, Autriche, au Pays-Bas, dans les pays scandinaves, en Pologne ou encore en Russie.
- Lavera, c’est une incontournable marque allemande encore qui a été créé il y a 40 ans par Thomas Haase.
- Le groupe suisse Weleda fondé en 1921. Il est également basé en France. D’ailleurs, Weleda France a vu son activité augmenter de 36% en 2006 et son chiffre d’affaires s’élève à 30 millions € environ, à l’image du groupe suisse, leader du marché des cosmétiques bios.
- Le groupe Léa Nature, basé en Charente-Maritime, qui présente déjà une étonnante diversité, un excellent panel de marques bios pour la maison , dans le textile, l’alimentation, la santé et aussi dans la beauté bien entendu. Dont la marque Natessance qui connaît une montée flamboyante.
- Le laboratoire français CATTIER, créé en 1968 par Pierre Cattier.
Donc, les groupes et laboratoires spécialisés dans le cosmétique biologique réussissent bien à s’imposer sur le marché, nous venons de le démontrer.
Seulement, le marché de cosmétiques naturels ne s’arrête plus à ces entreprises. Ainsi, les groupes de renommée s’occupant des soins « classiques » ont également été séduit par la nouvelle tendance bio. Parmi ces entreprises de renom, nous avons :
- La grande marque CLARINS qui possède aujourd’hui 10% du capital de Kibio (marque de cosmétique biologique),
- Yves Saint Laurent Beauté a lancé une marque bio, Stella Mc Cartney sortie en exclusivité chez Séphora.
- Le fameux groupe Estée Lauder lance également une marque biologique, Origins
- Colgate tout aussi séduit lance la marque Tom’s of Maine, sur le marché
- Ainsi que les parfumeries DOUGLAS succombent au phénomène et nous propose dans une soixantaine de magasins 5 marques entièrement biologique dont Biguine Bio, Bioty’s ou encore Florame qui elle existe depuis déjà 15 ans et qui a été relancé.
- Enfin, Biotherm (créé en 1952) e été racheté par le groupe l’Oréal en 1970 et est relancée en 2007. Le groupe rachète aussi en 2006, Sanoflore, fabricant historique de produits strictement biologique, qui lui offre un chiffre d’affaires de 15 millions €.
- Yves Rocher prépare une gamme biologique pour la fin de l’année 2008.
En outre, le bio a également séduit la grande distribution européenne :
- La grande enseigne biologique NATURALIA, a sorti plusieurs gamme de beauté et a ouvert son premier magasin de beauté à Paris en 2007.
- MONOPRIX développe dans le concept Monoprix Beauty Monop, une gamme biologique.
- Le groupe Léa Nature sort en grande distribution Jardin Bio, Ethic et So’Bio.
Dans le reste de l’Europe, on observe aussi ce phénomène :
- Le groupe allemand LIDL sort la marque Vivadem.
- Le groupe allemand ALDI lance Lacura.
- Le groupe anglais WHOLE FOODS MARKET sort entre autre The Organic Pharmacy ou encore Organic Oasis.
En d’autre terme, la grande distribution contribue à rendre les cosmétiques naturels et biologiques plus accessibles.
En revanche, il est plus facile de vendre ce type de produits pour les structures spécialisées comme le groupe WELEDA car elles savent comment s’y prendre tandis que les autres entreprises de produits dits « classiques »tels que l’Oréal auront techniquement besoin de plus de temps et de plus de moyens.
En définitive, il reste deux prochaines étapes afin de développer davantage le marché des produits cosmétiques biologiques :
- D’abord, le futur Label européen prévu en juin 2008 qui préconise à une certaine harmonisation et à la transparence d’une démarche cohérente et transversale. Il vise à protéger l’environnement du produit d’origine au produit final. Le label sera durable, équitable, éthique et biologique.
- Puis le lancement de produits cosmétiques biologiques et équitables avec l’arrivée de grands acteurs sur le marché afin de développer le commerce équitable. Il aide à éradiquer la misère des pays en voie de développement qui sont alors très peu concernés par le marché de cosmétiques naturels et biologiques et permet aussi de payer moins cher les matières premières, connaissant une inévitable flambée des prix.

Pour conclure, le marché des cosmétiques biologiques s’étend principalement sur l’Europe de l’Ouest,un pôle de richesse. Les principaux acteurs, la France et l’Allemagne contribuent au développement et à la progression du marché. Le marché connaît depuis environ trois ans si ce n’est plus, un important essor , on parle de « boom » du bio dans le cosmétique. Les grands groupes de cosmétiques ordinaires et la Grande distribution suivent maintenant la nouvelle tendance. Une chose est sûre l’avenir des cosmétiques biologiques est très prometteur, notamment grâce à l’engouement des consommateurs.
Enfin, nous ne pouvons parler parler du marché des cosmétiques biologiques, sans aborder les conventions qui le structure.
C'est ce que nous allons vous présenter maintenant. Avant cela nous avons tenu à illustrer géographiquement le marché européen des cosmétiques biologiques avec la carte que vous pouvez voir ci-dessous ( PROBLEMATIQUE :Comment est réparti le marché des produits cosmétiques biologiques en Europe? peu visible sur la légende)





B/Les cosmétiques naturels,un marché certifié et réglementé.

En sachant que le marché a beaucoup progressé depuis sa mise en place, il a fallut le réglementer pour que les consommateurs autant que les marques s'y retrouvent.Nous allons donc vous expliquer clairement chacune des Institutions qui le réglemente.


Tout d'abord un label, c'est un signe ou sigle posé sur l'emballage d'un produit qui avertit le consommateur que le produit respecte un ensemble de critère définis dans un cahier des charges (il vise à définir les caractérisations de base d'un produit ou d'un service à réaliser; outre les spécifications de base, il décrit ses modalités d'exécution. Autrement dit il définit aussi les objectifs à atteindre et vise à bien cadrer une mission). Ce cahier des charges est contrôlée par un organisme indépendant de certification, lui même reconnu par l'Etat. Autrement dit, un label est une garantie pour les consommateurs et un réel engagement de la part d'un fabricant ou producteur qui doit accepter les contrôles imposés qui en retour bénéficient de la renommer et de la protection du label concerné. Un label biologique est donc une sorte de certificat qui figure sur l'emballage du produit et qui indique que celui-ci cultivé ou fabriqué et conçue selon des normes dites "biologique" respectueuses de l'environnement et de l'Homme. Le cahier de charges et les labels font à elles deux seules institutions qui structure le marché des cosmétiques biologiques c'est pourquoi nous allons vous présenter maintenant les labels les plus importants du marché des cosmétiques biologiques :

-Le label NATURE ET PROGRES :

Nature et Progrès est une association qui regroupe des produits agricoles, des fabricants de cosmétique biologique et des consommateurs. Leur but est de faire fabriquer des produits qui respectent les lois de la nature et utilisent le moins possible de produit d'origine chimique. Les fabricants doivent pour obtenir ce label s'engager à respecter un cahier des charges. Le label est d'ailleurs le seul à exiger dans son cahier des charges 100 % de composant biologique.Le label Nature et Progrès certifie qu'il n'y a pas de test sur les animaux, qu'il y a un respect de la nature et des Hommes.


- Le label BDIH :

BDIH est un label allemand. C'est une association fédérale des entreprises commerciales et industrielles allemandes pour les médicaments, les produits diététiques, les compléments alimentaires et les soins corporels. Cette association comprend aussi un groupe de travail dédié aux cosmétiques naturels et a défini en 2002 les critères des labels " cosmétiques naturels contrôlés". D'ailleurs une cinquantaine de marques adhèrent à cette organisme et label. En France, ont trouvent certains produits qui possède le label BDIH mais qui ne mettent pas le logo sur l'emballage du produit. Les marques choisissent parfois de ne pas le mettre car celui-ci est d'origine allemande et peut connu en France. BDIH possède un cahier des charges qui interdits l'utilisation de matières premières de provenance ou origine animale, les test sur les animaux, l'utilisation de parfum et de colorant synthétique et notamment des produits dérivés du pétrole.


- Le label ECOCERT :

ECOCERT est un organisme français de contrôle et de certification reconnue par les pouvoirs publics qui propose la certification Cosmétique écologique et biologique depuis la fin de l'année 2002. Ecocert délivre aussi le label COSMEBIO, il possède une charte portant son nom qui concerne les cosmétiques écologiques et biologiques, obligeant les fabricants à un niveau d'exigence supérieur à celui de la réglementation conventionnelle des produits cosmétiques et qui garantit une véritable pratique du respect de la nature. Pour qu'un produit soit garantit biologique par ECOCERT il doit contenir au minimum 70 % d'ingrédients d'origine naturelle, ne doit pas être testés sur les animaux et 95 % des végétaux utilisés doivent être certifiés biologique.
Les fabricants de cosmétique biologique sont contrôlés par un auditeur d 'ECOCERT 2 fois par an, ce contrôle est basé sur la vérification des produits, de leur obtention, de leur conditionnement et de leur étiquetage. Ils reçoivent ensuite une licence qui les autorisent à fabriquer et distribuer des cosmétiques certifiés. Sur l'emballage doit apparaître le % d'ingrédients d'origine naturelle et le sigle ou logo du label ECOCERT.


-Le label COSMEBIO ou Charte COSMEBIO :

Tout d'abord il y a deux niveau de certification qui ont été établis : -labels biologique.
-label écologique.
COSMEBIO est une association professionnelle française de la cosmétique écologique et biologique qui regroupe l'ensemble des acteurs de la filière : fournisseur de matière première et d'ingrédient; laboratoire cosmétique et distributeur de ces produits. La charte COSMEBIO définit le cahier des charges suivants : pour les produits, pour l'environnement, pour les personnes, pour l'économie et la société. Les ingrédients interdits dans les produits labellisés COSMEBIO sont : les silicones (polluant), les OGM (organisme génétiquement modifié ) , les conservateurs de synthèse, les colorants synthétiques, les parfums de synthèse et les ingrédients issus du pétrole.


Pour terminer, nous vous l'avons précisé auparavant l'une des prochaines étapes qui reste à venir est le futur label européen associé à de nouvelles normes a été décidé par le Conseil des ministres de l'agriculture des 27 Etat membre de l'Union européenne. Il sera imposé à partir de 2009 suite à une décision du 12 Janvier 2007. Ce label doit pouvoir aider les consommateurs en général dans toute l'Europe à reconnaître plus facilement les produits biologiques. Ce label est administré par le comité de l'Union européenne pour le label écologique (CUELE) et reçoit l'aide de la commission européenne de tous les pays membre de l ‘UE. Il n'est attribué qu’aux produits qui peuvent être garantis au moins efficaces que les produits classiques